Les soft skills sont au cœur des défis RH. Ce plan explore comment les Chief People Officers peuvent intégrer et valoriser ces compétences humaines dans leur stratégie.
Valoriser les compétences humaines : un enjeu stratégique pour les Chief People Officers

Comprendre la place des soft skills dans la transformation RH

Redéfinir la valeur du capital humain à l'ère des soft skills

Dans un contexte où la transformation des entreprises s’accélère, la question des compétences et de leur valorisation prend une dimension stratégique au sein des Ressources Humaines. Les "soft skills", aussi appelées compétences comportementales ou compétences douces, s’imposent comme un levier majeur d’adaptation et d’innovation, face à la montée en puissance de l’automatisation et de la digitalisation. Ces compétences ne remplacent pas les compétences techniques (hard skills). Elles les complètent, en amenant plus de flexibilité, de capacité d’adaptation et d’intelligence émotionnelle dans le travail quotidien. Selon une étude du World Economic Forum, la résolution de problèmes complexes, la créativité ou encore la pensée critique figurent aujourd’hui parmi les atouts les plus recherchés dans les entreprises de toutes tailles. L’enjeu ? Passer d’une gestion des talents axée sur le diplôme ou l’expérience technique à une approche plus globale. Cette dernière valorise également les skills soft, le relationnel, et les "mad skills" - ces talents atypiques qui peuvent faire la différence dans l’innovation et l’engagement collectif.

Compétences comportementales : un nouveau socle pour le management

Pour les Chief People Officers, valoriser les soft skills, c’est repenser la façon d’identifier les « hauts potentiels », d’accompagner la formation continue et d’orchestrer l’évolution des collaborateurs. Le management doit désormais prendre en compte une variété de skills compétences : la capacité à travailler en équipe, la gestion des émotions, l’adaptabilité face à l’incertitude ou encore la communication transversale. Le développement des compétences sociales et émotionnelles transforme la formation et le recrutement. Cela pousse les entreprises à s’équiper de nouveaux outils d’évaluation pour mieux détecter ces atouts invisibles mais essentiels. À ce propos, l’utilisation de tests de personnalité s’inscrit dans cette dynamique, offrant un complément pertinent à l’analyse des compétences techniques. Pour mieux cerner l’impact de ces outils sur la gestion des talents, une lecture approfondie de l'impact des tests de personnalité sur la gestion des talents est recommandée. Élargir la réflexion autour des soft skills et renforcer les programmes de executive education apparaissent comme de véritables conditions pour accompagner les transformations managériales et anticiper les futurs besoins en compétences. Cette dynamique met en lumière de nouveaux réflexes, plus ouverts, plus humains, nécessaires à l’évolution de l’entreprise dans un environnement incertain et en perpétuel mouvement.

Identifier les soft skills clés pour les leaders RH

Les compétences clés pour diriger dans un contexte en mutation

La transformation des ressources humaines, déjà amorcée depuis plusieurs années, met en lumière une évolution profonde des attentes à l’égard du management. Les leaders RH ne sont plus seulement garants des processus administratifs ou des politiques internes. Ils doivent désormais incarner et déployer des compétences comportementales — ou soft skills — qui contribuent non seulement à la performance de l’entreprise, mais aussi à son attractivité. Aujourd’hui, les organisations valorisent davantage des capacités telles que l’intelligence émotionnelle, la gestion des problèmes complexes ou l’agilité face au changement. Ces compétences douces, dites aussi sociales et émotionnelles, sont au cœur de l’innovation et du développement des entreprises. Elles cohabitent avec les hard skills mais constituent souvent le moteur de la mobilisation des équipes.
  • Intelligence émotionnelle : comprendre ses propres émotions et celles des autres, adapter sa posture, renforcer la cohésion.
  • Capacité d’adaptation : piloter le changement, transformer l’incertitude en opportunité, ajuster sans cesse les pratiques de travail.
  • Leadership collaboratif : favoriser la participation, l’écoute active et la créativité pour résoudre les problèmes complexes.
  • Compétences transversales : allier vision stratégique et opérationnelle, comprendre les enjeux globaux et locaux.
  • Communication positive : garantir des échanges clairs, constructifs, inclusifs entre tous les acteurs de l’entreprise.
Au-delà de ces compétences, les dirigeants RH doivent aussi cultiver des « mad skills » ou compétences atypiques, qui offrent un regard différenciant dans les processus de recrutement et de développement des talents. Cela s’intègre directement dans une réflexion de fond sur les modes de travail, le management et la valeur ajoutée que peuvent apporter les soft skills dans le quotidien de l’entreprise. Des études sectorielles et les dernières analyses du World Economic Forum confirment cette montée en puissance des soft skills dans les critères d’évaluation des leaders RH. Face à la pénurie de talents et à la nécessité d’innover, ces capacités deviennent des leviers essentiels de différenciation et de performance. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans l’intégration concrète des compétences humaines dans la gestion des talents, découvrez comment optimiser la gestion des talents grâce à la bourse de l’emploi et explorer des pratiques de recrutement innovantes.

Évaluer les soft skills : méthodes et outils

Mieux cerner et mesurer les compétences douces en entreprise

Évaluer les soft skills dans un contexte professionnel est un enjeu crucial pour le management des talents. Alors que les compétences techniques (hard skills) restent indispensables, les compétences comportementales et sociales émotionnelles gagnent en importance au sein des entreprises engagées dans la transformation numérique et humaine du travail. La capacité d'adaptation, l'intelligence émotionnelle ou encore les compétences transversales deviennent des repères de performance globale.

  • Entretiens structurés : Mettre l'accent sur des mises en situation concrètes pour observer la résolution de problèmes complexes, la gestion des émotions ou encore la capacité de collaboration en équipe.
  • Tests d’auto-évaluation : Des questionnaires dédiés aux compétences douces, favorisant la prise de conscience des soft skills existantes et des axes de développement.
  • Assessment centers : Simuler des journées de travail ou des ateliers pour évaluer en temps réel les aptitudes de communication, le leadership ou la réaction face au changement.
  • Feedbacks à 360° : Recueillir les perceptions d’un panel varié (pairs, managers, partenaires) pour détecter les skills rarement visibles mais décisives dans la culture d’entreprise.

Le recours à des outils digitaux et à des plateformes de formation ciblées complète le dispositif. De plus, l'intégration d'indicateurs issus de l'étude "Future of Jobs Report" du World Economic Forum permet de positionner les soft skills dans la cartographie des besoins stratégiques de développement.

Il ne suffit pas d’identifier et de former aux soft skills ; il faut aussi repenser la manière dont elles sont mesurées et valorisées dans les processus de recrutement et de mobilité interne. Cela implique pour les entreprises d'adapter leurs référentiels de compétences et d’adopter un réflexe soft en matière d’innovation RH. D’ailleurs, cette évolution prend tout son sens face à la généralisation des modes de travail hybrides et au recul du télétravail : les compétences sociales et émotionnelles deviennent des leviers essentiels pour renforcer la cohésion et la performance des équipes en pleine mutation.

Les Chief People Officers gagneront à intégrer des outils d’évaluation qui conjuguent observation terrain, analyse prédictive et indicateurs de développement à long terme, afin d’assurer un pilotage optimal de la montée en compétences dans un environnement toujours plus exigeant.

Développer les soft skills au sein des équipes

Le développement continu : clé de la maturité des soft skills

Dans l’environnement actuel, où l’innovation, l’adaptabilité et la résolution de problèmes complexes s’imposent dans l’entreprise, miser sur le développement des compétences humaines devient incontournable. Les Chief People Officers doivent encourager l’apprentissage permanent, ancré dans le quotidien du travail, bien au-delà d’une simple session de formation ponctuelle. Intégrer un parcours de développement des soft skills requiert la mobilisation de plusieurs leviers :
  • Approche expérientielle : Les collaborateurs montent en compétence en multipliant les expériences. Les missions transversales, le mentoring ou les ateliers collaboratifs permettent d’aiguiser capacités d’adaptation, intelligence émotionnelle, compétences comportementales et sociales émotionnelles dans des contextes variés.
  • Formation sur mesure : Les offres d’executive education et les dispositifs d’apprentissage immersifs, exigeants et basés sur des situations réelles – cas d’entreprise, e-learning interactif, retours d’expériences – facilitent l’acquisition des mad skills et hard skills. L’important : privilégier l’ancrage dans les situations de travail.
  • Cultiver le feedback : Un retour constructif, à la fois authentique et régulier, accélère la prise de conscience des axes de progrès. Le feedback à 360° ou les évaluations entre pairs peuvent aider à repérer et à renforcer les compétences douces.
L’enjeu, pour les responsables RH, consiste aussi à sensibiliser les managers à l’importance d’intégrer ce développement dans la vie de l’entreprise. Il s’agit de faire du développement des soft skills un réflexe soft, intégré à chaque étape du parcours collaborateur : recrutement, onboarding, gestion des talents et mobilité interne. Enfin, il ne faut pas négliger l’apport des études autour du world economic et la veille sur les innovations en formation afin d’anticiper les besoins en skills competences. Les entreprises véritablement maturent dans leur management des soft skills, appuient leur démarche sur une observation rigoureuse de l’évolution des métiers et un alignement entre competences techniques et compétences transversales.

Intégrer les soft skills dans la gestion des talents

L’intégration des compétences humaines dans les processus RH

Intégrer les soft skills au cœur de votre gestion des talents reste un enjeu clé pour répondre aux évolutions du travail. En tenant compte des compétences comportementales, sociales et émotionnelles dans toutes les étapes de la gestion RH, votre organisation gagne en agilité, en innovation et en compétitivité. Les entreprises les plus performantes ne se reposent plus uniquement sur les hard skills ou compétences techniques ; elles favorisent un équilibre subtil entre les two univers de compétences, enrichi par l'apport de mad skills et de capacités transversales.

Valorisation dans le recrutement, l’évaluation et le développement

  • Recrutement : Les processus d’embauche doivent prendre en compte les soft skills dès la sélection des candidatures et lors des entretiens. Évaluer l’intelligence émotionnelle, la capacité d’adaptation ou la résolution de problèmes complexes, par exemple, vient compléter l’analyse des compétences techniques.
  • Évaluation : Mettre en place une grille d’évaluation mixte permet de mesurer tant les hard skills que les compétences douces. Impliquez le management et les équipes dans l’identification des skills clés qui feront évoluer les collaborateurs et l'entreprise.
  • Développement : Proposez des formations axées sur le développement des compétences sociales, émotionnelles et comportementales. L’executive education ou des programmes internes ciblés stimulent la pratique active et l’appropriation de ces skills soft. Pensez aussi à la formation continue et à la co-construction de parcours personnalisés.

Enjeux pour le management et l’expérience collaborateur

La capacité des Chief People Officers à intégrer et valoriser les soft skills dans la gestion des talents transforme l’expérience collaborateur. Ce réflexe soft renforce l’engagement des équipes, favorise l’innovation, et soutient la capacité d’adaptation de l’organisation face aux incertitudes du marché. Selon différentes études sur le travail et l'innovation en entreprise, les compétences douces constituent désormais un facteur de différenciation pour attirer, fidéliser et faire évoluer les talents.

Pratiques inspirantes et leviers d’action

  • Inclure dans les entretiens d’évolution des questions ciblant l’empathie, la gestion des émotions ou la collaboration.
  • Mesurer l’impact des formations dédiées aux skills soft via des feedbacks réguliers auprès des équipes et du management.
  • Développer une culture valorisant la diversité des compétences, la prise d’initiative et la résolution créative de problèmes complexes.

L'intégration réussie des compétences comportementales et émotionnelles ne relève pas d’une simple tendance, mais bien d'une nécessité stratégique pour accompagner la transformation RH et la pérennité de l’entreprise dans un monde économique en mutation.

Faire face aux défis liés à la valorisation des soft skills

Les résistances à l’intégration des soft skills

Même si l’importance des soft skills est désormais reconnue, leur intégration dans la stratégie RH pose de nombreux défis dans les entreprises. Les freins culturels restent forts : beaucoup de managers et collaborateurs continuent de privilégier les compétences techniques ou hard skills, jugeant les compétences comportementales plus difficiles à évaluer et à valoriser. La difficulté à mesurer de façon fiable les compétences humaines freine souvent les initiatives. Les outils d’évaluation peuvent manquer de recul, ou être mal adaptés selon le contexte de formation ou de management. Par exemple, certaines méthodes d’évaluation négligent la dimension sociale et émotionnelle, alors même qu’elle représente un atout déterminant dans le développement et l’innovation au sein des équipes.

Aligner formation et stratégie business : un défi d’adaptation

La difficulté à relier le développement des soft skills à la performance de l’entreprise questionne la légitimité de ces programmes : comment démontrer que l’investissement dans une formation en intelligence émotionnelle ou en résolution des problèmes complexes améliore réellement le travail des équipes ? Cette incertitude renforce souvent la tentation de mettre en avant les hard skills, plus faciles à quantifier. Pour surmonter ce blocage, de plus en plus d’organisations adoptent une approche transversale du développement : elles intègrent les compétences douces dans le management de projet, le recrutement et l’executive education, tout en s’appuyant sur des indicateurs de performances mixtes qui lient l’expérience, la capacité d’adaptation et la contribution à l’écosystème d’innovation de l’entreprise.

Vers un réflexe soft : changer les modèles mentaux

Dépasser ces défis engage les RH à questionner leurs réflexes : la reconnaissance des soft skills nécessite un changement de culture, parfois une remise en question des schémas de management en vigueur. Les pratiques de valorisation doivent s’accompagner d’un engagement clair au niveau de la direction et d’un soutien opérationnel continu. Quelques points-clés pour instaurer ce réflexe :
  • Impliquer les managers dans la définition et l’évaluation des compétences comportementales
  • Relier la formation sur les soft skills aux scénarios réels de transformation des métiers
  • Soutenir l’évaluation par des retours réguliers et l’analyse des progrès vécus sur le terrain
  • Inscrire les soft skills au cœur des réflexions sur le recrutement et la mobilité des talents
Au final, le vrai défi reste la cohérence entre la valorisation des soft skills, la stratégie de développement, et les ambitions de l’entreprise dans un contexte de mutations accélérées du monde du travail et de la gestion des talents.
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