Explorez les enjeux du harcèlement moral en entreprise et découvrez des solutions concrètes pour les Chief People Officers afin de prévenir et gérer ces situations délicates en ressources humaines.
Comprendre et prévenir le harcèlement moral au travail : enjeux et solutions pour les responsables RH

Définition et manifestations du harcèlement moral

Comprendre les agissements constitutifs de harcèlement moral

Le harcèlement moral au travail se manifeste par des agissements répétés pouvant entraîner une dégradation des conditions de travail pour la personne visée. Ces comportements, qu’ils soient verbaux, non verbaux ou physiques, portent atteinte à la santé physique et mentale du salarié. Le code du travail (article L1152-1) et le code pénal (article 222-33-2) définissent le harcèlement moral comme des actes répétés ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits, à la dignité, à la santé physique ou mentale de la victime, ou de compromettre son avenir professionnel.

  • Les faits de harcèlement peuvent inclure des remarques désobligeantes, des mises à l’écart, des tâches dévalorisantes ou encore des menaces.
  • Le harcèlement moral se distingue du harcèlement sexuel, qui concerne des propos ou comportements à connotation sexuelle.
  • Les victimes de harcèlement peuvent être isolées, perdre confiance en elles et voir leur santé physique ou psychique se détériorer.

Le travail harcèlement n’est pas toujours visible. Il peut s’agir d’une accumulation de petits actes qui, pris séparément, semblent anodins mais qui, répétés, deviennent destructeurs. L’auteur des faits peut être un collègue, un manager ou même un tiers à l’entreprise. L’employeur a l’obligation de protéger la sécurité et la santé de ses salariés, sous peine de voir sa responsabilité engagée devant le conseil de prud’hommes.

Le harcèlement moral est puni d’emprisonnement et d’amende selon le code pénal. Les faits de harcèlement doivent être prouvés par la victime harcèlement, mais l’employeur doit aussi démontrer qu’il a pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir ces violences. Pour aller plus loin sur l’équilibre au travail et la prévention, découvrez notre article sur l’optimisation de la gestion des absences pour un meilleur équilibre au travail.

Facteurs de risque et contextes favorisant le harcèlement moral

Des environnements propices au harcèlement moral

Le harcèlement moral au travail ne survient pas par hasard. Plusieurs facteurs de risque et contextes organisationnels peuvent favoriser l’apparition de comportements inadaptés, voire de véritables agissements répétés portant atteinte à la santé physique et mentale des salariés. Parmi les éléments à surveiller, on retrouve :
  • Une culture d’entreprise tolérante envers les comportements déplacés ou la violence verbale
  • Des modes de management autoritaires ou peu formés à la prévention des risques psychosociaux
  • Des situations de surcharge de travail, d’objectifs irréalistes ou de pression constante
  • L’absence de dispositifs d’écoute et de remontée des faits de harcèlement
  • Des changements organisationnels mal accompagnés (restructurations, fusions, etc.)
Le code du travail et le code pénal définissent clairement les agissements répétés susceptibles de constituer un harcèlement moral ou sexuel. Pourtant, dans certains contextes, la frontière entre exigence professionnelle et faits de harcèlement peut s’estomper, rendant difficile la détection précoce des signaux d’alerte. L’employeur a l’obligation de protéger la sécurité et la santé physique et psychique de chaque personne au sein de l’entreprise. Ignorer ces facteurs de risque expose l’organisation à des conséquences lourdes, tant sur le plan humain que juridique (prud’hommes, sanctions pénales, amende, voire emprisonnement). Pour les Chief People Officers, il est essentiel d’identifier ces contextes à risque et de mettre en place des actions concrètes pour prévenir la dégradation des conditions de travail. L’amélioration de la qualité de vie au travail constitue un levier majeur pour limiter l’apparition de comportements déviants et protéger les victimes de harcèlement. Pour aller plus loin sur ce sujet, découvrez les leviers et enjeux pour les Chief People Officers.

Conséquences pour les collaborateurs et l’organisation

Des répercussions profondes sur la santé et la performance

Le harcèlement moral au travail n’est pas qu’une question de comportements déplacés ou d’agissements répétés. Il s’agit d’un phénomène aux conséquences lourdes, tant pour la victime que pour l’ensemble de l’entreprise. Les faits de harcèlement, qu’ils soient d’ordre moral ou sexuel, entraînent une dégradation du climat de travail et impactent directement la santé physique et psychique des salariés. Les victimes de harcèlement moral peuvent souffrir de troubles anxieux, de dépression, d’épuisement professionnel, voire de symptômes physiques comme des troubles du sommeil ou des douleurs chroniques. L’effet de dégradation du travail se manifeste aussi par une perte de motivation, une baisse de la performance et une augmentation de l’absentéisme. Ces conséquences s’étendent au collectif : la confiance dans l’employeur et la sécurité au travail s’effritent, générant un climat de méfiance et de repli.
  • Augmentation des arrêts maladie et du turnover
  • Risque de désengagement massif des équipes
  • Atteinte à la réputation de l’entreprise
  • Coûts juridiques et financiers liés aux procédures devant le conseil de prud’hommes

Un enjeu légal et organisationnel majeur

Le code du travail et le code pénal encadrent strictement les faits de harcèlement moral et sexuel. L’employeur a l’obligation de protéger la santé physique et mentale des salariés. Les agissements répétés, qu’ils relèvent de la violence verbale, physique ou psychique, sont punis d’emprisonnement et d’amende. L’auteur des faits engage sa responsabilité, mais l’entreprise peut également être mise en cause si elle n’a pas mis en place les mesures nécessaires. Les conséquences organisationnelles sont multiples : multiplication des conflits, baisse de la productivité, perte de talents et climat social détérioré. Pour limiter ces risques, il est essentiel d’adopter une gestion de la performance efficace, en lien avec la prévention des comportements à risque. Pour approfondir ce sujet, découvrez cinq axes essentiels pour une gestion de la performance efficace. La lutte contre le harcèlement moral et sexuel au travail doit donc être une priorité stratégique, portée par la direction et incarnée par les Chief People Officers, pour garantir la sécurité et le bien-être de chaque personne au sein de l’organisation.

Rôle des Chief People Officers dans la prévention

Responsabilité stratégique des Chief People Officers face au harcèlement

Le Chief People Officer (CPO) occupe une place centrale dans la lutte contre le harcèlement moral et sexuel au sein de l’entreprise. Son rôle ne se limite pas à la gestion administrative des faits de harcèlement, mais s’étend à la prévention, à la sensibilisation et à la mise en conformité avec le code du travail et le code pénal. La responsabilité de l’employeur est engagée dès lors que des agissements répétés ou des actes de violence, qu’ils soient physiques ou psychiques, sont signalés ou suspectés. Les CPO doivent donc agir en amont pour protéger la santé physique et mentale des salariés.

Actions concrètes pour prévenir et traiter le harcèlement

Pour garantir la sécurité et le bien-être des collaborateurs, plusieurs leviers sont à la disposition des CPO :
  • Élaborer une politique claire et accessible sur le harcèlement moral et sexuel, en rappelant les sanctions prévues par le code pénal (emprisonnement, amende) et les recours possibles devant le conseil de prud’hommes.
  • Mettre en place des procédures internes pour recueillir et traiter les signalements de faits de harcèlement, en assurant la confidentialité et la protection de la victime.
  • Former les managers et les équipes RH à la détection des comportements à risque et à la gestion des situations de crise, afin de limiter l’effet de dégradation du climat de travail.
  • Favoriser une culture d’entreprise qui valorise le respect, la diversité et l’écoute, pour prévenir les agissements répétés et les situations de souffrance au travail.

Suivi et évaluation des dispositifs de prévention

Le CPO doit régulièrement évaluer l’efficacité des dispositifs mis en place. Cela passe par l’analyse des retours des salariés, l’étude des cas de harcèlement recensés et la mise à jour des procédures en fonction de l’évolution du cadre légal. L’objectif est d’éviter toute forme de dégradation des conditions de travail et de garantir que chaque personne se sente en sécurité, tant sur le plan physique que psychique. La vigilance sur les faits de harcèlement et la capacité à réagir rapidement sont essentielles pour limiter les risques de condamnation de l’employeur et préserver la santé des collaborateurs.

Mise en place de dispositifs d’alerte et d’accompagnement

Créer un climat de confiance pour signaler les faits de harcèlement

La mise en place de dispositifs d’alerte efficaces est essentielle pour permettre à toute personne témoin ou victime de harcèlement moral ou sexuel au travail de signaler les faits sans crainte de représailles. L’employeur, en vertu du code du travail, a l’obligation de garantir la sécurité physique et psychique des salariés. Cela implique de proposer des canaux de signalement accessibles, confidentiels et sécurisés.
  • Boîte mail dédiée ou plateforme numérique anonyme
  • Référent harcèlement désigné au sein de l’entreprise
  • Procédure claire de traitement des signalements

Accompagner la victime et traiter les agissements répétés

Dès qu’un signalement est reçu, il est crucial d’agir rapidement pour protéger la victime de harcèlement et préserver sa santé physique et mentale. L’accompagnement doit être personnalisé, en tenant compte de la gravité des actes et de l’effet de dégradation du climat de travail. Le code pénal et le code du travail encadrent strictement la gestion de ces situations, notamment en cas d’agissements répétés ou de violence physique ou psychique. Quelques bonnes pratiques :
  • Proposer un soutien psychologique (cellule d’écoute, accès à un psychologue du travail)
  • Informer la victime de ses droits (recours au conseil de prud’hommes, dépôt de plainte en cas de faits pénalement répréhensibles)
  • Mettre en place des mesures conservatoires pour garantir la sécurité de la personne concernée
  • Enquêter de manière impartiale et documenter précisément les faits de harcèlement

Sanctionner l’auteur des faits et prévenir la récidive

Lorsque les faits de harcèlement sont avérés, l’employeur doit prendre des mesures disciplinaires adaptées, pouvant aller jusqu’au licenciement de l’auteur des faits. Le code pénal prévoit des sanctions sévères, telles que l’emprisonnement et l’amende, pour les actes de harcèlement moral ou sexuel. Il est également indispensable de sensibiliser l’ensemble des collaborateurs pour éviter la répétition des comportements inadaptés et renforcer la sécurité au travail. L’efficacité de ces dispositifs repose sur leur clarté, leur accessibilité et la confiance qu’ils inspirent aux salariés. Les responsables RH, en collaboration avec la direction, doivent veiller à leur bonne application pour protéger la santé physique et morale de tous et prévenir toute forme de dégradation du climat de travail.

Former et sensibiliser les équipes RH et les managers

Développer une culture de vigilance et de responsabilité

La formation et la sensibilisation des équipes RH et des managers sont des leviers essentiels pour lutter contre le harcèlement moral et sexuel au travail. Les responsables RH doivent s’assurer que chaque acteur de l’entreprise comprend la gravité des faits de harcèlement, qu’il s’agisse d’agissements répétés, de comportements déplacés ou de toute forme de violence physique ou psychique. Former, c’est d’abord transmettre les bases légales : le code du travail et le code pénal définissent précisément les actes de harcèlement moral et sexuel, ainsi que les sanctions encourues (emprisonnement, amende). Il est crucial que les managers et les équipes RH sachent reconnaître les signes, qu’il s’agisse d’une dégradation des conditions de travail, d’un effet sur la santé physique ou mentale du salarié, ou d’agissements répétés visant une personne.
  • Organiser des ateliers pratiques sur la détection des comportements à risque et la gestion des alertes
  • Mettre en place des modules e-learning sur les obligations de l’employeur et les droits des victimes de harcèlement
  • Favoriser les échanges autour de cas concrets pour mieux comprendre l’effet de la violence morale ou physique sur les collaborateurs
  • Rappeler régulièrement les procédures internes et les dispositifs d’accompagnement disponibles

Renforcer la posture managériale face aux situations sensibles

Les managers jouent un rôle clé dans la prévention et la gestion des faits de harcèlement. Ils doivent être capables d’identifier rapidement les signaux faibles, d’agir avec discernement et d’accompagner les victimes sans délai. La formation doit donc inclure des mises en situation, des rappels sur la responsabilité pénale de l’auteur des faits, ainsi que sur les conséquences pour l’entreprise devant le conseil de prud’hommes. Un manager bien formé saura non seulement protéger la santé physique et mentale de ses équipes, mais aussi préserver la sécurité et la réputation de l’entreprise. Cette vigilance contribue à limiter les risques de dégradation du climat de travail et à garantir un environnement professionnel respectueux pour tous.
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